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Écologie et alimentation

Dernière mise à jour : 5 déc. 2024

Les prochains articles que nous partageons sont une avant-première exclusive du prochain numéro de notre magazine EcoMag. Ce numéro met à l'honneur le lien fondamental entre écologie et alimentation, en abordant des thématiques variées telles que l'agriculture durable, les circuits courts, ou encore les impacts environnementaux de nos choix alimentaires. À travers ces articles, nous souhaitons informer, inspirer et proposer des pistes concrètes pour adopter une alimentation respectueuse de la planète. Une belle opportunité d'explorer des solutions durables pour un futur plus vert et gourmand !


Sommaire :

  • La malnutrition : un défi mondial aux multiples facettes

  • L’alimentation : une pratique complexe entre biologie, culture, société et identité

  • Le discours politique sur l'alimentation

  • Qui prépare à manger ?

  • L'alimentation : vers une réflexion approfondie sur les défis actuels


La malnutrition : un défi mondial aux multiples facettes

L’Organisation mondiale de la santé définit la malnutrition comme les carences, excès ou déséquilibres dans les apports énergétiques et nutritionnels d’une personne. Elle inclut à la fois la sous-alimentation, qui provoque amaigrissement, retard de croissance et insuffisance pondérale, et la suralimentation, responsable de surpoids, d’obésité et de maladies non transmissibles telles que les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète et certains cancers. La malnutrition, qui nécessite une prise en charge rapide, touche encore une part importante de la population mondiale : une personne sur neuf souffre de faim, tandis qu’une sur trois est en surpoids ou obèse. Aucun pays n’échappe à cette problématique.


La malnutrition met également en lumière les disparités dans la répartition des ressources alimentaires à l’échelle mondiale. Si les supermarchés des pays riches regorgent de produits variés, certains pays en développement continuent de subir des pénuries alimentaires chroniques. Ce paradoxe persistant entre abondance et insécurité alimentaire a conduit Jean Ziegler, ancien Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, à qualifier la gouvernance mondiale en matière d’alimentation « d’Empire de la honte ».


L’état de la malnutrition dans le monde


La famine, phénomène présent depuis l’origine de l’humanité, a marqué l’histoire à plusieurs reprises. En 1347, une crise alimentaire a touché l’Europe, décimant les campagnes et s’ajoutant à l’épidémie de peste noire, causant des millions de décès. Entre 1845 et 1851, la « maladie de la pomme de terre » a provoqué une famine en Irlande, tuant plus d’un million de personnes sur une population de 8 millions. En Ukraine, la collectivisation des terres décidée par le régime stalinien a engendré une famine entre 1932 et 1933, entraînant près de 5 millions de morts. Malgré les progrès réalisés, la faim n’a pas reculé de manière significative. Dès le milieu des années 2010, elle a même regagné du terrain, remettant en question l’espoir d’un déclin durable.


La sous-alimentation, définie comme un apport énergétique insuffisant pour mener une vie saine et active, avait diminué au début du XXIᵉ siècle, passant de 12,3 % de la population mondiale en 2005 à environ 8 % en 2019. Cependant, la pandémie de COVID-19 a aggravé la situation. Les restrictions économiques, particulièrement dans le secteur informel où travaillent de nombreuses populations précaires, ont augmenté le nombre de personnes sous-alimentées de 150 millions en seulement deux ans. En 2021, la sous-alimentation touchait 9,8 % de la population mondiale, soit entre 702 et 828 millions de personnes, selon un rapport de cinq agences onusiennes publié en 2022.


La répartition de la faim est inégale à travers le monde. Plus de la moitié des personnes sous-alimentées se trouvent en Asie, soit 418 millions de personnes, suivies par l’Afrique avec 282 millions, où la prévalence atteint 21 % de la population, soit plus du double des autres régions. En Inde, pays à la fois puissance économique et grand foyer de la faim, 270 millions de personnes souffrent de malnutrition chronique. En Afrique, des pays comme le Nigeria, la Somalie, le Soudan du Sud, le Yémen, l’Éthiopie et le Kenya comptent 38 millions de personnes confrontées à une insécurité alimentaire grave. En Amérique latine, où la faim touche 8,6 % de la population, les inégalités sociales aggravent la situation, notamment en Haïti, pays particulièrement affecté.


Certaines populations sont plus exposées à l’insécurité alimentaire. Les femmes, par exemple, subissent un risque environ 10 % plus élevé que les hommes, en raison des inégalités de genre, qui limitent leur accès aux ressources, à l’éducation et à des moyens de production. Ce cercle vicieux, où la pauvreté et les injustices de genre se renforcent mutuellement, aggrave la situation. Les enfants sont également très vulnérables : selon la FAO, 45 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent de formes graves de malnutrition, et 149 millions présentent un retard de croissance en raison de carences nutritionnelles chroniques. Même dans les pays riches, la sous-alimentation persiste, touchant environ 19 millions de personnes, principalement des travailleurs précaires, des chômeurs et des foyers à faibles revenus, ce qui se traduit par une augmentation du recours aux banques alimentaires.


Les causes de la faim


La mondialisation et la libéralisation du commerce agricole ont contribué à l’insécurité alimentaire dans de nombreux pays en développement. En se spécialisant dans les monocultures destinées à l’exportation, ces pays ont délaissé les cultures vivrières nécessaires à leur autosuffisance alimentaire. Confrontés à la concurrence des produits agricoles moins chers importés des pays riches, de nombreux agriculteurs locaux ne disposent pas des moyens nécessaires pour augmenter leur production. Les accords internationaux sur l’agriculture, visant à libéraliser le commerce, ont accentué la vulnérabilité des populations face aux fluctuations des prix sur les marchés mondiaux. Depuis la crise économique de 2008, la spéculation sur les produits agricoles a également contribué à l’instabilité des prix, exacerbant l’insécurité alimentaire.


La pauvreté demeure la cause principale de la faim. Amartya Sen, économiste et lauréat du prix Nobel, explique que la faim résulte davantage d’un manque de revenus que d’une insuffisance de nourriture disponible ou de prix élevés. Dans les démocraties, les famines sont moins fréquentes, car le pluralisme politique et la liberté de la presse permettent de mieux alerter les autorités sur les crises alimentaires. Sen souligne aussi que les inégalités sociales, patrimoniales et politiques exposent davantage les catégories les plus vulnérables à la malnutrition, tandis que les populations aisées, souvent indifférentes, ne subissent pas les conséquences des catastrophes alimentaires.


Les catastrophes naturelles et le changement climatique aggravent l’insécurité alimentaire, en particulier dans les pays en développement où les populations dépendent d’une agriculture sensible aux aléas climatiques. Les sécheresses, les inondations et la déforestation, souvent causées par des pratiques agricoles intensives et insoutenables, renforcent les difficultés des agriculteurs et des communautés rurales. Ce sont les populations les plus vulnérables qui souffrent le plus de ces bouleversements, illustrant l’interconnexion entre les défis climatiques et alimentaires.

L’alimentation : une pratique complexe entre biologie, culture, société et identité

Le discours politique sur l'alimentation

Qui prépare à manger ?

L'alimentation : vers une réflexion approfondie sur les défis actuels


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